Plan de l’abbaye Saint-Austremoine et de l’église Saint-Paul

Issoire (Puy-de-Dôme), 1730

[Illustration : Plan de l’abbaye Saint-Austremoine et de l’église Saint-Pauld’Issoire, Archives nationales, 2603, no III, 6, 2]

En juillet 1730, Antoine Blauf bourgeois d’Issoire, l’un des directeurs de l’hôpital général, comparaît devant le lieutenant de police de la ville. Le système d’assainissement de l’hôpital n’est plus fonctionnel : il engendre une accumulation d’immondices qui rendent l’établissement insalubre. Par l’intermédiaire de cet épisode, on découvre que l’évacuation sanitaire de l’hôpital repose sur un réseau archaïque et très sommaire, composé exclusivement d’un petit canal qui le traverse et dans lequel se déversent tous les déchets et excréments. Cet égout à ciel ouvert prend son cours dans ce que le directeur appelle un « grand ruisseau » (sans le nommer), et son assèchement récent est dû à l’intervention de deux meuniers qui ont trop creusé le cours d’eau principal. Le lieutenant de police intervient pour signifier l’interdiction aux usiniers d’effectuer de nouveaux curages. Des aménagements au niveau de l’embouchure (arc boutant en pierre de taille) devraient permettre, à terme, une alimentation en eau régulière, et ainsi ne plus connaître d’épisode nauséabond similaire à l’avenir… qui plus est en plein été !

Le texte (transcription intégrale) :

« Aujourd’huy dixieme juillet mil sept cent trente, devant Nous Jean Aubert, conseiller du Roy, Lieutenant général de police de la ville, faubourgs et banclieue d’Issoire, assisté de Marc Alary praticien habitant d’Issoire pris pour greffier pour le presant verbal seulement attendu la vacance de l’office de greffier de police serment de luy pris et receu au cas requis, a comparu sieur Antoine Blauf bourgeois habitant d’Issoire, l’un des directeurs de l’hospital général dudit Issoire, lequel nous a dit que de tou temps et ancienneté, il a passé un petit ruisseau dans l’hopital général de cette ville d’Issoire qui entrenait les inmondices d’icelluy hospital, lequel ruisseau et coulant d’eau n’y passa point depuis quelques temps, en sorte que les exprements et inmondices qui y restent y cause de grandes infections et rendroient ledit hospital innabitable aux pauvres et à tous autres sy ledit ruisseau cessait entierement d’y passer, ce qui a obligé les directeurs de chercher la cause qui empesche l’ecoulement de ladite eaû, ils ont découvert que ledit ruisseau, ou petit canal d’eaû qui se tire et sort du lit du grand ruisseaû, (qui) traverse cette ville d’Issoire et fait moudre les moulins de Laumosne et des Couttelliers, a cessé de prendre l’eaû dudit grand ruisseau, laquelle ne peut entrer dans ledit canal par ce que le lit du grand ruisseau a esté creuzé beaucoup plus profond que n’est l’ouverture entienne du petit canal qui conduisoit l’eaû dans ledit hospital, que le nommé Mosnier, meunier ou assanceur du moulin de Laumosne, et Amable de Lorme, tenancier à tiltre de rente du moulin des Couttelliers, ont creuzé sy profondement le canal dudit grand ruisseaû, que l’eaû quy y passe est beaucoup plus basse, et au dessous de la gorge ou embouchure du canal conduisant l’eaû dans ledit hospital, en sorte que il ne peut point entrer de l’eaû dans icelluy canal, ce qui prive les pauvres dudit hospital d’un secours totalement nécessaire, que lesdits Mosnier et Delorme ont esté plusieurs fois adverty de ne pas creuzer sy profondement ledit canal du grand ruisseaû, ils continuent neantmoins leurs entreprizes, ce qui a obligé les directeurs de cet hospital de nous donner leur requete par laquelle ils nous ont exposés ledit fait, et ont conclut à ce qu’il nous plût faire deffances ausdits meuniers, et à tous autres, d’empescher l’entrée de l’eaû dans le canal qui la conduit dans ledit hospital, et de creuzer au lieu de l’embouchure d’icelluy canal, et de permettre de faire construire un arc boutan de pierre de taille dans le lit du grand ruisseaû au dessous de l’embouchure du petit canal conduisant l’eaû dans ledit hospital, pour en faciliter l’entrée dans icelluy canal, sur laquelle requeste signée du sieur marechal curé de Saint Avit, avec l’un des directeurs, et de luy remontrant seroit intervenu nostre ordonnance de soit montré au procureur du Roy de police, du sept du presant mois de juillet, et sur les conclusions de Me. André Montel Delacoste advocat entien gradué en ladite jurisdiction de police, du huit du presant, nous aurions rendu nostre ordonnance du meme jour, portant que les propriétaires des moulins de Laumosne et des Couttelliers seroient assignés aux fins de ladite requeste, et en viendront les partyes en nostre audiance, et cependant que nous nous transporterions au lieu de la prise d’eaû dudit ruisseau qui passoit cy devant dans l’hospital d’Issoire, pour dresser procès verbal de l’estat dudit lieu, et des causes d’empechements que ledit ruisseau continüe d’y passer, et ce en presance du procureur du Roy en ladite province, de luy remontrant et des propriétaires desdits moulins de Laumosne et des Couttelliers, Lesquels à cet effet seront assignés à ce jour et heure d’une de relevée pour fournir des dires et réponses à ladite requeste, ledit Blauf audit nom a requis nostre dit transport et l’execution de nostre dite ordonnance a requis acte de ses dires et a signé. »
[Archives départementales du Puy-de-Dôme, 3 H 2]

 

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