Crieur public avec sa sacqueboute, annonçant l’exécution d'un châtiment public. Enluminure des Chroniques de Froissart, livre III (1468)

Montluçon (Allier), 1633

[Illustration : Crieur public avec sa sacqueboute, annonçant l’exécution d’un châtiment public. Enluminure des Chroniques de Froissart, livre III (1468)]

Depuis le Moyen Âge, dans les villes et les campagnes, les bans étaient criés, trompettés, tambourinés… pour avertir les habitants. Ainsi, il fut un temps où, dans le Midi, la femme adultère et son complice étaient promenés dans l’espace public, accompagnés par un crieur public. Il va sans dire que la nomination et le contrôle du crieur et du droit de cri représentaient un réel enjeu politique suscitant quelquefois des conflits entre autorités royales (baillis) et représentants du peuple (consuls).
Nous avons trouvé un acte de nomination à l’office de crieur public de Montluçon au début du XVIIe siècle. Ce sont les consuls qui se chargent du recrutement qui doit pallier la vacance de l’ancien officier en prise avec la justice. Le nouveau récipiendaire est connu des consuls : il est choisi parmi les policiers de la cité. On lui fournit une cajaque à manches de couleurs blanc et bleu, un pourpoint et des hauts de chausses lui seront octroyés l’année suivante. En plus de ses émoluments (non précisés), il bénéficie de deux setiers de seigle annuels apportés par le fermier du « chastel » de Montluçon. Antoine Ducoux se met immédiatement au service du consulat local, promettant de bien exercer sa tâche qui inclut, entre autres choses, l’ouverture et la fermeture des quatre portes de la cité.

Le texte (transcription intégrale) :

« Ont estés présants en leurs personnes honorables hommes Mes. Gilbert Alamargot, Antoine Charreton, François Bobynet et Jacques Graillot, consuls de cette ville de Montluçon, Lesquels de leurs bons grés et bonne volontée et ayant estés asseurés que François Cornereau, crie et trompette de cette dicte ville, ne pouvant exercer ladite charge à cause de l’absence qu’il est contrainct faire pur la poursuitte de plusiseurs procès qu’il a tant civils que criminels et aultres raisons particulières, ont en son lieu et place nommé et octroyé ladite charge de crie et trompette à Antoine Ducoux, l’ung des policiers de cette dicte ville, pour icelle exercer au lieu dudit Cornereau qui luy seront payés de demye année en demye année par le recepveur des deniers commungs de ladite ville commençant au jour et feste de toussaincts prochain venant, ensamble luy sera baillé la présante année une cajacque à manches et drap blanc et bleu [En marge : l’année prochaine pourpoint, hault de chausses de blanc et bleu]et à continuer alternatifvement d’an en an, et oultre jouira de deux septiers de bled soigle mesure Montluçon, dheubs audit office par le fermier du chastel de cette dicte ville, comme aussy à la charge et tout ainsy que ledit Cornerau en jouessoit, lequel Ducoux presant a accepté ladite charge de Crie et Trompette de cette dicte ville, promis icelle exercer bien et dhuement, ouvrir et fermer chascun jour les quatre portes de ladite ville, servir et obeyr aux mendements qui luy seront faicts par lesdits sieurs consuls et leurs successeurs, pour ce qui regardera le service de ladite ville seulement, et à ce faire ledit Ducoux, obligé (etc.). Car ainsy l’ont voulu et accordé lesdites partyes. Faict et passé audit Montluçon le premier jour d’octobre 1633 ès présance et pardevant les notaires royaulx soubzsignés.

[Archives départementales de l’Allier, 3 E 14533]

 

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