871 - Mont-Dore (Le). Intérieur de l' établissement thermal. Baigneurs et baigneuses en costume. Le gargarisme de la Source César.

[Archives départementales du Puy-de-Dôme, Photothèque, 561 Fi 4139 – Photographie de Michel Dubesset, vers 1900]

Le Mont-Dore, 1892

1892. La société médicale du Mont-Dore envoie un mémoire sur l’état des Thermes au préfet du département du Puy-de-Dôme.

Même s’il transparaît un très probable contentieux entre les médecins et la direction de l’établissement thermal, l’exposé est édifiant ! On y voit une direction cupide et pourtant incapable d’administrer correctement l’établissement dans lequel on remarque de graves problèmes d’hygiène, un matériel défectueux non remplacé, un personnel insuffisant, pas ou peu encadré, mal formé, souvent incapable, et, de surcroît, impoli et grossier…

Il va sans dire que l’état pitoyable de l’établissement et de son fonctionnement entraîne une désaffection de malades, pourtant habitués, qui fuient pour d’autres stations dont La Bourboule, voisine. À cela s’ajoute une gestion médiocre de la ville du Mont-Dore, avec en particulier un réseau d’égouts quasi inexistant qui génère des odeurs infectes place des Thermes, ce qui n’arrange rien au tableau.

Dans le détail, le petit personnel est qualifié de ‘détestable’, par son manque de propreté, sa négligence et sa grossièreté… Les employés ‘qualifiés’, les chefs baigneurs, se prennent pour des médecins en outrepassant leurs consignes, et manquent totalement d’égard vis-à-vis des patients. L’impunité dans laquelle ils exercent les autorise même à imposer un pourboire pour l’ouverture de cabines ! On ferme les yeux sur la feignantise du personnel d’entretien qui laisse les bains dans un état de propreté déplorable… Et que dire des malades de ‘troisième classe’ qui sont franchement livrés à eux-mêmes et des chaises à porteurs pleines de crachats…

À travers cet état des lieux épique, on perçoit le fossé qui s’est creusé entre un afflux toujours plus important de malades et les capacités de gestion et d’accueil des Thermes du Mont-Dore qui apparaissent totalement dépassés, aveuglés par l’appât du gain. Le compte-rendu est particulièrement consternant à l’endroit du personnel dit « local » qui manque cruellement de qualification, d’instruction, d’hygiène et surtout de savoir-vivre. Rien que ça !

Voici le texte du mémoire présenté en son entier [Archives départementales du Puy-de-Dôme, N 170]:

 » Monsieur le Préfet, la société médicale du Mont-Dore, heureuse de trouver en vous un appui, et confiante dans votre sollicitude pour les intérêts de cette station thermale, a l’honneur de vous exposer les faits suivants :

Les sources du Mont-Dore n’ont pas d’équivalence, tant au point de vue de leur composition chimique, que des résultats thérapeutiques obtenus jusqu’à ce jour. Il en résulte que leur réputation attire un grand nombre de malades. Ce nombre pourrait être augmenté encore dans de grandes proportions, si l’établissement et la ville elle-même étaient en rapport avec la quantité et la qualité de la clientèle.

Les médecins qui sont constamment en contact avec les malades, sont mieux placés que personne pour recevoir leurs plaintes et pour vérifier malheureusement trop souvent la justesse de leurs récriminations. La société médicale estime, que dans ces conditions, il est de son devoir d’appeler l’attention de l’autorité supérieure sur les questions qui intéressent la sécurité et le bien être des malades, aussi bien que sur divers points qui peuvent avoir de l’influence sur la prospérité de la station.

Ces questions peuvent se grouper sous trois chefs principaux, s’appliquant :

1° au personnel de l’établissement ;

2° à la tenue des divers services ;

3° à l’hygiène publique.

Nous sommes obligés de reconnaître, et nous insistons sur ce point, que la principale cause des faits que nous allons avoir l’honneur de vous exposer, émanent d’un défaut de direction générale et de discipline intérieure.

L’importance même d’une station comme celle du Mont-Dore, impose d’abord la nécessité absolue de mettre à la tête de l’administration, un homme compétent, auquel l’activité, non seulement intellectuelle mais physique, le savoir et l’intelligence, donnent naturellement l’autorité indispensable au directeur d’un personnel nombreux et ignorant, dont l’éducation et la direction ne sont pas choses faciles.

C’est cette question primordiale qui a fait faire à la Bourboule les progrès si considérables que ses baigneurs apprécient au point, que de nombreuses familles (17 pour un seul hôtel), ont abandonné le Mont-Dore, qu’elles fréquentaient depuis plusieurs années, pour aller à la Bourboule.

Comment ne pas s’émouvoir d’un pareil mouvement, qui tend chaque jour à s’accentuer davantage et qui sera une cause notable de dépréciation pour le Mont-Dore, si on ne se hâte d’y porter remède.

Ce défaut de direction ne s’applique pas seulement à l’établissement, il s’applique aussi à la ville elle-même. Il ne suffit pas en effet pour les malades d’avoir un outillage balnéaire pratique et confortable, il faut aussi que la vie matérielle ordinaire leur soit, non seulement facile, mais encore agréable et qu’elle ne compromette pas, par des défauts d’hygiène, l’efficacité du traitement. Il importe même que le moral du malade, souvent attristé par la souffrance et par le découragement, soit relevé et égayé par la propreté et l’aspect avenant de la ville et des promenades, et, un air de gaîté générale qui lui fasse oublier ses préoccupations et ses ennuis.

Toutes ces questions sont placées au premier plan dans les autres stations thermales, non seulement de la France, mais encore de la Belgique, de l’Autriche et de l’Allemagne, tandis qu’elles ont été absolument oubliées ou négligées au Mont-Dore. Il existe donc de ce chef, une infériorité manifeste pour le Mont-Dore.

Reprenons en détail, chacun des points que nous venons de signaler :

1°. Personnel.

Le personnel de l’établissement est recruté parmi la population locale. Il se compose de chefs-baigneurs et de chefs-baigneuses, de baigneurs et de baigneuses, et, d’un mécanicien.

Nous ne parlerons pas du personnel inférieur, détestable par son manque de propreté, sa négligence et sa grossièreté, parce qu’il ne tiendrait qu’à ceux qui sont placés immédiatement au-dessus de lui de l’obliger à exécuter sa besogne et à se tenir convenablement.

Les chefs baigneurs sont absolument insuffisants comme valeur personnelle et morale. Certains abusent de leur situation, en changeant la durée du bain ou de la douche, prescrite par le médecin, et s’appuient pour justifier leur prouesse, sur leur expérience personnelle. Le plus grand nombre manque complètement d’égards vis-à-vis des clients. Ils les exploitent avec une impudence et une âpreté rare en n’ouvrant les cabines, comme par faveur, qu’après avoir reçu un pourboire quasi imposé.

D’autre part, les bains sont rarement donnés à la température prescrite par le médecin. À la négligence des baigneurs, s’ajoute ici l’incurie de l’administration qui fournit des thermomètres défectueux et ne remplace pas ceux qui sont détériorés ont perdu toute sensibilité.

Le défaut de soin et de surveillance des chefs baigneurs sur le personnel inférieur est poussé à la dernière limite. Les cabines des soins sont dans un état de malpropreté notoire ; les baignoires, après les bains, sont incomplètement vidées, jamais lavées, encore moins essuyées et la tenue intérieure de la cabine est vraiment révoltante.

Il en résulte deux choses :

1°. Quelquefois des accidents causés par la température intempestive des bains ;

2°. Un dégoût des malades jusqu’à provoquer le refus de prendre des bains.

On voit chaque jour dans l’établissement des chefs baigneurs et des baigneurs fumant la pipe, alors que l’usage du tabac devrait être absolument interdit. D’autres chiquent et il nous est arrivé d’en trouver les preuves manifestes dans un coin de cabine ou sur un des reliefs des plaques de marbre.

Nous ne parlerons qu’incidemment de déjeuners, pris par le personnel dans l’établissement et pendant le service. Le spectacle nauséabond et malpropre dégoute chaque matin les malades et leur enlève souvent le peu d’appétit qui leur reste.

Nous signalons enfin la hâte avec laquelle pour se rendre libre quelques instants plus tôt, le personnel subalterne, commence le nettoyage avant le départ de malades, qui sont exposés à recevoir des coups de balais et des éclaboussures des sceaux (sic) d’eau jetés à la volée.

Si nous insistons sur ces questions d’ordre intérieur, c’est que les abus sur ce point ont pris, comme on vient de le voir des proportions absolument intolérables ; et lorsque nous, médecins, nous adressons de légitimes réclamations, on se borne à nous répondre que nous sommes bien difficiles et d’une exigence extraordinaire. D’ailleurs on ne peut pas comprendre que nous blâmions ce qui s’est toujours fait.

En résumé, il est indispensable d’exiger des chefs baigneurs une politesse absolue vis-à-vis des malades et une surveillance stricte sur le personnel inférieur, en les rendant effectivement responsables de la mauvaise tenue des baignoires et des agissements de leurs sous-ordres. le nombre de ces employés est d’ailleurs très insuffisant.

C’est ici le lieu d’insister, en achevant cet article, sur une lacune dans l’exécution du cahier des charges. Il y est formellement stipulé, qu’un registre des réclamations sera mis à la disposition des malades. Ce registre n’existe pas et n’a jamais existé, en sorte que les malheureux malades, mal menés, mal servis, grossièrement traités et souvent insultés n’ont même pas (malgré le prix élevé qu’on leur impose et qui devrait leur donner droit à tous les égards habituels), la consolation morale de formuler une plainte contre le mauvais fonctionnement du personnel. C’est toujours à eux qu’on donne tort.

2°. Matériel

Si du personnel nous passons au matériel, ou plutôt à la tenue du matériel, nous trouvons toujours la même incurie et nous devons passer successivement en revue les différents servies :  bains, douches, vapeurs, pulvérisations, hydrothérapie, buvettes et gargarisoirs.

Bains

Nous venons de signaler, à propos du personnel, le défaut de soins donnés aux malades, la malpropreté des cabines, des vestiaires, des baignoires non lavées et non essuyées, les températures des bains inexactes et non conformes aux prescriptions médicales, les thermomètres défectueux, etc., tout cela a été dit à propos du personnel insuffisant et mal dressé, nous n’y reviendrons pas. Mais nous devons signaler en outre l’insuffisance du linge et son peu de confortable. Les peignoirs sont, même pour les bains de luxe, en un tissu qui se refroidit tout de suite, au lieu d’être en tissu éponge, comme dans les stations voisines, ce qui donne lieu à une comparaison des plus défavorables. Il en résulte des causes de refroidissements facilités par l’éloignement des chauffoirs. Pour les bains de seconde classe, nous devons répéter les mêmes critiques.

Mais si nous passons aux bains de troisième classe, aux bains des indigents, c’est encore pis ! Là tout est à refaire. Nous ne trouvons aucune régularité, ni dans la température, ni dans la durée des bains et des douches. Les malades y sont livrés à eux-mêmes sans aucun service effectif.

Bains du Pavillon

Les bains hyperthermaux du Pavillon laissent à désirer sous plusieurs rapports. D’abord il importe de faire fermer au plus tôt les communications qui existent entre les eaux des baignoires voisines, ce qui cause des inconvénients graves. Il est également nécessaire que dans ces bains à eau courante, l’eau se déverse par la partie supérieure des baignoires, afin d’entraîner tous les corps gras ou autres qui viennent surnager à la surface.

Enfin, il est indispensable d’établir à la partie supérieure des cabines, des fermetures mobiles qui permettent à la fois de les aérer, de les éclairer et de maintenir pourtant une température suffisante pour que les malades ne soient pas exposés au froid particulièrement dangereux dans cette catégorie de bains (Nous ne doutons pas que cette dernière réparation ne soit immédiatement exécutée par l’architecte).

Là, plus que partout ailleurs, par suite du manque de surveillance et de l’insuffisance du personnel, les malades restent trop longtemps dans leurs bains : des accidents trop fréquents et quelquefois graves en sont la conséquence directe.

Vapeurs

C’est surtout dans le service des vapeurs que le personnel est insuffisant. Ce service est considérable, il se compose de deux séries de deux classes différentes. Un seul mécanicien est chargé du réglage de la température dans toutes les salles (18). Ce mécanicien unique se trouve être plein de bonne volonté, mais malgré son activité, il lui est matériellement impossible d’être partout à la fois. Il en résulte que la température des salles est mal réglée, d’où des accidents assez fréquents.

Les salles de pulvérisation sont certainement les plus mal tenues et les plus mal propres toujours par suite de l’insuffisance et de l’incurie du personnel. Les appareils sont dans un état déplorable, le réglage de la température de l’eau est si mal fait que les pulvérisations sont souvent froides. Enfin nous devons signaler aussi la parcimonie apportée dans le nombre de crachoirs et leur malpropreté.

Ce qui précède se rapporte aux salles de première classe. Dans la classe inférieure les choses sont encore plus mal et nous avons chaque semaine des accidents. La température de trente sept degrés, souvent dépassée, dans des salles qui maquent absolument de ventilation, provoque des syncopes et des hémoptysies d’autant plus fréquentes, que l’élévation trop forte des tarifs, en faisant déserter les salles de première classe, amène une affluence beaucoup trop considérable dans celles de deuxième classe.

L’agrandissement de ce service, qui s’impose, serait facile, si on ajoutait les salles contigües, qui servent actuellement à l’embouteillage. C’est là de toutes les modifications qui précèdent, la plus urgente.

Douches de vapeurs

Le matériel est aussi insuffisant que le personnel. Nous sommes obligés d’avouer l’impossibilité où nous nous trouvons de donner des douches locales, par suite de manque de cloisons mobiles, destinées à sauvegarder le corps du patient pendant qu’on douche l’un de ses membres. De plus il existe pour les hommes un seul employé. Par une exception rare, cet homme est plein de bonne volonté, de zèle et même de politesse, mais il lui est impossible de tenir tête à tout. Il en est de même pour le service des femmes où l’unique employée est également débordée.

Les douches de troisième lasse sont données dans une sorte de cave obscure et son payées aussi chères que celles de première classe. Or, c’est précisément dans la catégorie des malades peu fortunés que nous avons le plus souvent l’occasion de recourir à cette médication.

Hydrothérapie

Le matériel actuel est insuffisant, mais il n’est que provisoire. Quant au personnel, il se compose d’un doucheur et d’une doucheuse dont l’impéritie et l’impolitesse sont notoires. Ils ne peuvent s’astreindre à suivre les prescriptions médicales, aussi plusieurs accidents sont à leur actif.

Nous devrions aussi parler des buvettes qui n’ont pas de barrières pour permettre aux malades d’arriver successivement, des gargarisoirs en nombre beaucoup trop restreints, mais nous le faisons avec réserve, parce que nous sommes ici, comme pour le reste dans une période de transition et qu’on nous promet des améliorations.

Nous ne pouvons terminer cette première (sic) partie sans insister pour que les porteurs soient tenus de veiller à la propreté des chaises à porteurs, dont les malades se plaignent continuellement avec raison. Trop souvent ils trouvent dans ces chaises des crachats experctorés par les malades qui les ont précédés.

Avant de passer à la troisième partie de ce rapport, nous sommes obligés, Monsieur le Préfet, d’attirer votre attention sur un fait d’une haute gravité, quoiqu’il ne soit pas d’ordre absolument médical ; nous voulons parler de l’élévation soudaine et considérable du prix de plusieurs services de l’établissement et en particulier des séances d’aspiration des vapeurs, porté brusquement de un franc à deux francs vingt-cinq. Il en résulte que bon nombre de malade, peu fortunés, sont obligés, par un motif d’économie, de restreindre leur traitement et, faute de pouvoir suivre les prescriptions médicales, pour ne pas avoir fait un voyage inutile, ils se soignent alors d’après leur instinct, ou en imitation de ce que font les autres. Ils commettent nécessairement des erreurs préjudiciables à leur santé, ou n’usent des eaux que d’une manière incomplète.

Ils reviennent chez eux, sans être améliorés et quelquefois plus malades. Ils se plaignent alors de la station, de l’inefficacité des eaux et, ces plaintes, que leur apparence rend justifiées, détournent du Mont-Dore, non seulement ces malades eux-mêmes qui n’y reviennent plus, mais encore les habitants e leurs localités, qui ne peuvent remonter à la cause de ces fâcheux résultats.

L’administration départementale aurait peut-être sur cette matière délicate une puissance que n’ont eu, ni les réclamations des malades, ni les observations pressantes et répétées du corps médical.

3°. Nous abordons maintenant la troisième partie de ce mémoire, celle qui a rapport à l’hygiène.

Mais vous nous permettez, en raison de sa longueur qui est déjà trop considérable, d’abréger et de signaler seulement les grandes lignes que nous aurions voulu développer.

L’hygiène au Mont-Dore n’existe pas pour les raisons suivantes :

  • Le système d’égouts est tout à fait primitif et ne dessert que quelques points très limités de la ville. Un système d’égouts complet est de première nécessité au Mont-Dore.
  • La tenue des rues : le balayage et l’arrosage s’exécutent ici d’une manière complètement insuffisante et de plus, défectueuse. Il est absolument prouvé par les recherches scientifiques les plus récentes, que les poussières peuvent constituer, dans certaines circonstances, un danger sérieux, parce qu’elles renferment des germes des maladies les plus graves. Au Mont-Dore, comme ailleurs, on devrait s’attacher à empêcher la production de poussière. Or l’arrosage, beaucoup trop rare, est fait dans de mauvaises conditions. Il devrait toujours précéder le balayage. Celui-ci, quand il est fait, est fait soit avant l’arrosage, soit sans arrosage. De telle sorte que cette opération pratiquée aux heures où les rues sont remplies de monde, provoque des accès d’asthme chez nos asthmatiques, des accès de toux chez nos autres patients et, chose bien plus grave encore, fait pénétrer dans les poumons de nos malades et même des gens bien portants qui les accompagnent des germes dont la nocivité, dans certaines conditions (asthme, coqueluche, angine) est indéniable, dans toutes les grandes agglomérations.

Vous ne vous étonnerez donc pas, Monsieur le Préfet, si le corps médical du Mont-Dore, attire votre attention particulière sur les faits, d’ordre en apparence infime, mais qui ont réellement sur la santé publique, une importance que la science rend chaque jour plus considérable.

En résumé, la mauvaise tenue générale de la ville et des promenades est, comme celle de l’établissement, une cause de discrédit auprès des étrangers qui abandonnent notre station pour d’autres mieux installées.

En conséquence, bien que notre compétence spéciale nous paraisse devoir limiter notre action aux points qui précèdent, vous nous permettrez, Monsieur le Préfet, de signaler ici diverses améliorations d’ordre général, qu’une municipalité soucieuse de ses devoirs ne devrait pas négliger : telles que la création de trottoirs ; l’éclairage des rues ; la réglementation et la tarification du service des voitures, des guides et des montures, analogue à celles qui existent dans les stations balnéaires de la Suisse, du Dauphiné et des Pyrénées ; l’établissement d’une police sérieuse qui permettrait de réprimer les observations insolentes et les vexations intolérables dont sont l’objet les voyageurs à leur arrivée, et, aussi les irrégularités graves du service des omnibus entre Laqueuille et le Mont-Dore.

Enfin nous devons signaler le danger réel que présente le théâtre : la plupart des issues étant fermées ou condamnées pendant les représentations, il en résulte, qu’en cas d’incendie, il se produirait un véritable désastre.

Si maintenant nous jetons un regard plus élevé sur la cause première de toutes les défectuosités dont les malades et les médecins se plaignent, nous voyons qu’elle réside presque uniquement dans un système d’économie immédiate, poussé jusqu’à l’excès.

Presque toutes les plaintes dont nous vous faisons l’écho dans ce rapport, n’auraient plus de raison d’être, si l’administration de l’établissement du Mont-Dore, consentait à faire quelques dépenses de plus. Ces dépenses seraient minimes en comparaison des bénéfices qu’elles apporteraient, nous en somme certains, à bref délai.

En considération des faits que nous venons d’avoir l’honneur de vous signaler et des lacunes si nombreuses qui existent dans tous les services et en particulier dans celui de la voirie : manque d’égouts, défaut d’arrosage de balayage et d’éclairage, en un mot dans tout ce qui touche à l’hygiène publique, la société médicale du Mont-Dore, vous prie de vouloir bien agréer ses remerciements, Monsieur le Préfet, pour la sollicitude toute bienveillante, que vous avez montrée à l’égard du Mont-Dore, dans une réunion récente du Conseil Général, en demandant à cette assemblée, d’allouer à la ville du Mont-Dore une somme de trente-cinq mille francs, pour la construction des égouts dont le besoin devient de jour en jour plus impérieux. Certains quartiers en effet, comme la place des Thermes, sont envahis à certains moments, par des odeurs infectes, absolument insalubres. Aussi est-ce avec un profond regret que nous avons vu votre proposition, rejetée par le Conseil Général, qui a préféré donner cette somme à La Bourboule.

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de notre haute considération.

Le secrétaire, Le Président, Les membres de la commission [signatures]. »

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