Cornelis Cornelisz van Haarlem, Un moine et une béguine, 1591

[Cornelis Cornelisz van Haarlem, Un moine et une béguine, 1591]

Les procès-verbaux des visites de l’évêque dans les paroisses du diocèse, appelées communément ‘visites pastorales’, présentent un intérêt certain pour l’histoire locale, et pas uniquement pour la vie religieuse mais aussi, entre autres, pour la démographie, l’archéologie, l’assistance et l’instruction publiques, les fêtes, les coutumes ou encore la moralité de l’époque.
La visite effectuée dans la paroisse de Nohanent (près de Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme) en 1698 révèle les déviances du curé, dénoncées par ses paroissiens. Une mise à l’écart de quelques mois au séminaire de Thiers est décidée par l’épiscopat. Le procès-verbal ne précise pas les actes sanctionnés, mais ce genre de disposition fait souvent suite à des déviances d’ordre sexuel : la fréquentation de prostituées ou le concubinage de l’ecclésiastique avec sa servante. Même si de tels agissements étaient punis par le clergé, les prêtres bénéficiaient souvent, à cette époque, d’une relative tolérance accordée par leurs supérieurs, désireux d’étouffer le scandale en les sanctionnant par des peines de nature ecclésiastique, comme la retraite plus ou moins longue dans un séminaire…

Voici l’extrait en question (transcription) :

« Enquis, esdits Habitans de la vie et moeurs dudit Curé, s’il réside dans ledit lieu; & si aucun par sa faute n’est mort sans recevoir les Sacremens.

Nous a esté dict ledit Curé résider et que personne n’etre mort par sa faute sans recevoir les sacremens, et sur les plaintes qui nous ont esté faictes par les habitans, que pour certaines processions qu’on a coutume de faire dans laditte paroisse certains jours de festes et dont l’honoraire est payé par les confreries ou reynages, le curé demende une retribution excessive, nous desfendons audit curé demender plus de quarante sols tant pour la messe que pour la procession … Et sur ce qui regarde les autres plaintes touchant la vie et moeurs dudit curé dont nous sommes assez mécontans pour l’obliger à se retirer dans nostre seminaire de Thiers afin d’y reprendre l’esprit ecclesiastique pandant le temps de quatre mois nous … diferons dans un temps plus convenable lorsque nous le jugerons à propos attandu que l’estat présent de sa parroisse demande actuellement sa présence. »

[Visite pastorale de la paroisse de Nohanent, 1698. Archives départementales du Puy-de-Dôme, 1 G 1080]

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